Préambule


L'engagement pris en 2000 par 188 chefs d'états de réaliser les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour soulager l'extrême pauvreté est devennu un impératif à tenir dans les 15 années suivantes. Le temps qui a passé depuis l'année 2000 et l'importance des tâches restant à accomplir créent l’urgence et le sentiment que le système de production économique et sociale doit être radicalement modifié.

Les esprits et les outils sont prêts.

Au niveau politique et sociologique, la prise de conscience des gouvernants associée à une responsabilisation accrue de l'initiative locale suscite les conditions favorables pour instaurer une économie nouvelle. Par ailleurs, la survenance récente d'une plus grande rareté des capitaux oblige les décideurs économiques à renoncer à des choix d'investissement « tout capitalistique ».

C'est dans ce contexte transitionnel qu’a été décidée la création du Prix Afrique Excellence dédié à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Les objectifs du Prix Afrique Excellence


La démarche s'appuie sur la déclaration majeure des Nations Unies dont les éléments principaux ont été développés par les organisations déléguées pour combattre la pauvreté. Les objectifs sont rassemblés dans une liste sous le titre d'Objectifs du Millénaire pour le Développement :

1 - Eliminer l'extrême pauvreté et la faim
2 - Assurer l'éducation primaire pour tous
3 - Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes
4 - Réduire la mortalité infantile
5 - Améliorer la santé maternelle
6 -Combattre le sida, le paludisme et autre maladies
7 - Assurer un environnement durable
8 - Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Ce sont des objectifs très généraux qui traitent des différents aspects de la pauvreté (faim, maladie, hygiène, revenu, logement) et reflètent les droits humains élémentaires (santé, éducation, sécurité, respect dû aux femmes).
Leur caractère général et qualitatif leur confère aussi un aspect votif mais les engagements pris restent impératifs.

Le prix Afrique Excellence est une action qui répond aux nécessités du temps, auditant les projets mesurables mais qui arrive aussi à appréhender le qualitatif.

Tous les secteurs d'activité sont concernés (agriculture, foresterie, énergie, hygiène, logement, etc) et obéïssent à quelques régles significatives.

1 - La fin du « Tout capitalistique »

Représentatifs de la production quantitative, les projets « tout capitalistiques » ne seront plus les seuls à porter l'économie du pays. Hormis cas particuliers (grosses infrastructures, ponts, ports, etc...) ou héritées du passé (plantations, barrages, etc…) qui ont leur légitimité, les projets à mettre en oeuvre visent une capitalisation modeste de façon à toucher le plus de producteurs possibles (entrepreneurs individuels, O.N.G., organisations de femmes, etc…) et créer des emplois. Certes, ces projets ne seront pas emblématiques et gratifiant sur le plan de la reconnaissance internationale mais ils créeront des revenus soulageant les misères que sont la faim et la maladie, répondant ainsi par anticipation aux voeux de la Commission Stiglitz qui cherche à privilégier des indicateurs qualitatifs de bien-être.
En outre, des sommes de faible montant sont plus faciles à gérer et à contrôler (pas de commissions, d'honoraires divers, de droits de douane etc..)

2 – Innovation

L’innovation qui intègre un aspect qualitatif fortement marqué est indispensable dans la démarche pour initier une nouvelle économie.
Il est en effet important de donner confiance entrepreneurs même si les sommes engagées sont en moyenne moins élevées que dans l'économie « classique ». Le temps de vie et d’utilisation d'un produit ou d'un procédé est d'autant plus long qu'il est innovant.
Le potentiel de production évalué sur une période d'amortissement plus longue assure aux produits ou au procédé un volume de distribution accru à un prix plus ajusté au pouvoir d'achat des populations grâce à l'application du principe d’économie d’échelle.
L’innovation, investie d'un caractère plutôt qualitatif, est répercutée dans le système productif sous une forme très directement mesurable et sécurisante pour l'investisseur.

3 - Optimisation des ressources naturelles et financières

La démarche économique nouvelle est aussi un combat contre la rareté. Tout d'abord des ressources naturelles. L'idée est de minimiser le prélèvement sur les ressources, de maximiser l'offre de bien-être pour les populations et en complément d'avoir un impact positif sur l'environnement. Cela rencontre une des propositions du rapport Stiglitz qui recommande entre autre de valoriser le capital environnemental à laisser aux générations futures.

En Occident, le débat est centré sur le rejet de CO2.

En revanche dans les pays en développement, les problèmes environnementaux couramment rencontrés sont la désertification (Sahel africain, Inde, Chine, etc...), la déforestation, l'érosion des sols (en montagne, salinisation des littoraux, etc…).

En l'occurrence, le pari environnemental est bon car tous les projets d'optimisation des ressources naturelles sont sources d'emplois, les économies dégagées sur la consommation des ressources permettant de payer des revenus salariés. Le gain est ainsi double : hausse du flux de revenus et de mieux-être et amélioration du contexte environnemental.

Combat aussi contre la rareté des ressources financières.

Les projets éligibles au Prix engagent des sommes modestes par rapport aux projets très capitalistiques. La demande de financement est proportionnelle aux projets initiés sur une base locale au bénéfice de groupes déterminés (quartiers, zones enclavées, etc…)

Cette situation est encouragée par l'effort de miniaturisation de matériels ou procédés entrepris depuis longtemps facilitant l'essaimage de bonnes pratiques.

4 - La miniaturisation des procédés et matériels

Jusque dans les années 80, les matériels et équipements de production de services étaient conçus pour traiter une demande importante concentrée sur un espace restreint créant ainsi une bonne rentabilité. Mais une grande partie des populations était privée des bienfaits et commodités qu’ils procuraient. L'étendue des pays concernés et les difficultés d'accès aux zones enclavées ont alors suscité de la part de certains opérateurs des efforts de miniaturisation de matériels avec pour objectif de gagner des segments de marché. Les techniques sont maintenant au point pour concevoir, faire fonctionner et gérer des projets d'initiative locale correspondant à ces derniers.

5 – Appropriabilité

Facteur qualitatif essentiel et fédérateur : l’appropriabilité des projets par les populations. Le faible niveau capitalistique associé à la miniaturisation des matériels facilitent une bonne maîtrise des projets par les populations (réalisation des objectifs techniques et commerciaux, coûts de fonctionnement réduits, indépendance de fonctionnement). L'intégration de paramètres innovants sur une longue période d’amortissement en rend les projets accessibles à une large part des populations pourvu qu'elle ait pu être formée, même brièvement.

Les candidats

Le Prix Afrique Excellence peut susciter des projets émanant du monde entier.

Les projets peuvent être soutenus par des candidats de toute nationalité.

Les candidats peuvent avoir des statuts très variés : personnes physiques, personnes morales quel qu'en soit le statut (public, privé, coopératif…) ou l'organisation (laboratoire, O.N.G...)

Les projets éligibles sont partagés en deux catégories :
- Ceux qui ont déjà été expérimentés et dont on connait les résultats et les performanaces.
- Ceux qui n'ont pas été expérimentés.